Episode Transcript
[00:00:02] Speaker A: Cette guerre n'est pas une guerre de territoire, c'est une guerre pour l'existence de notre nation.
[00:00:10] Speaker B: Pourquoi la musique électronique est une des cultures importantes dans un contexte de guerre.
On voit que le dancefloor a un vrai rôle de cohésion sociale.
[00:00:22] Speaker A: La guerre d'agression de la Russie contre l'Ukraine violente nos équilibres. Toutes les relations européennes se redéfinissent. Ÿ c'est un profond changement d'époque.
Contre l'influence européenne, l'activisme russe utilise les armes de la déstabilisation et de la désinformation.
[00:00:36] Speaker B: Le dancefloor a un vrai rôle politique, en fait, et qu'il peut être très utile dans un contexte de guerre.
[00:00:44] Speaker A: Là, on se rend à Lyon, on va retrouver Laurent Bigarella, directeur du pot d'idée d'Artifarti, une association européenne engagée, indépendante, au service de la jeunesse ÿ des cultures émergentes, démocratiques et des musiques électroniques, notamment depuis 20 ans, à travers le fameux festival Nuit sonore.
On va parler de l'engagement, de la résistance et de la grande qualité artistique de la scène de musique électronique ukrainienne depuis le début de la guerre.
Épisode cinq chroniques d'Ukraine.
[00:01:21] Speaker B: Je m'appelle Laurent Bigarella, je travaille pour l'association Artifarty, qui est une association qui organise notamment le festival de musique électronique Nuit sonore et les forums de débat european lab, et qui est une association qui est impliquée sur différents projets européens, notamment un réseau qui s'appelle Reset, qui regroupe des structures culturelles et des médias indépendants.
Alors là, précisément aujourd'hui, il y a un événement qui s'appelle nouvelles de Vilnius. On a travaillé avec la radio lituanienne Radio Vilnius pour inviter des artistes lituaniens pour faire découvrir au public lyonnais la scène culturelle et la scène artistique de Vilnius. Donc il y a des DJ, des concerts aussi, qui vont avoir lieu, et également trois émissions de radio pour comprendre un peu comment se constitue la scène culturelle de Vilnius.
Alors la place de l'Ukraine dans le cadre de cet événement, c'est qu'il y a un artiste ukrainien qu'on a invité, qui s'appelle Andri Kay. Il a développé un projet qui s'appelle Motion, qui valorise la culture ukrainienne à Prague. Et on l'a invité pour prendre la parole sur une émission de radio qui interroge le rôle de la scène culturelle lituanienne dans le soutien à l'Ukraine, puisque la Lituanie est juste à côté de l'Ukraine.
La guerre en cours depuis l'invasion à grande échelle notamment. Donc voilà, c'est pour ça qu'on a voulu, dans le cadre de cet événement autour de la scène de Vilnius, faire aussi une petite exposition pour la scène ukrainienne.
Pour Artifarty, il était important dès le début de l'invasion à grande échelle, on s'est posé collectivement la question de quel était notre rôle en tant que structure culturelle dans ce contexte là. On avait déjà noué des liens avec cette scène électronique, notamment à travers un média qui s'appelle We are Europe, que nous développons avec Artifarty, où on avait fait un grand reportage sur cette scène électronique de Kyiv. Donc c'est à ce moment là où on avait noué des liens assez importants. Et donc, naturellement, quand l'invasion à grande échelle a commencé, il nous a paru essentiel de donner une place dans nos programmations artistiques, à la fois sur le festival Nuit sonore, mais aussi sur nos événements de conférences, à travers le projet qui s'appelle european lab, de donner la parole à des artistes et des activistes de la scène électronique ukrainienne de Ÿousand, donc à l'occasion de table ronde, notamment pour sensibiliser le public français, mais aussi en Belgique, puisque l'événement Nuit sonore se déroulait aussi en Belgique, de donner la parole à ces artistes là pour sensibiliser sur ces questions.
[00:04:15] Speaker A: Polina étudiante ukrainienne en France, à Lyon.
[00:04:23] Speaker C: The concerts where you just come and listen and you hang out with your friends but not dance i think for a lot of times Maybe like for quite a period Maybe till the end of the summer People were not dancing in the clubs They were just coming there to listen to music and participate in some activities but with the time i remember that people started to dance again even like it's still the concert but some like people in some places started to move a bit and yeah, it's continued to grow and yeah, people started to feel themselves more free.
[00:05:17] Speaker B: Alors je n'ai pas vécu l'expérience de club depuis le début de l'invasion à grande échelle. Mais de ce que j'ai pu lire et de ce que ont pu me raconter mes amis, aussi des gens que j'ai rencontrés là bas, c'est que très vite, la scène club, la scène électronique s'est très vite mobilisée aussi Zweitausendein, à la fois pour ouvrir les espaces, pour offrir des endroits de rencontre à leur communauté, pour faire des ateliers de fabrication d'armes, aussi pour aider au front. Beaucoup d'artistes, beaucoup de médias aussi, comme des webradios, se sont demandé quel pouvait être leur rôle dans ce contexte là, et ont utilisé leur médium artistique pour soit proposer des émissions de radio, par exemple, très apaisantes pour leur communauté, pour offrir des espaces de relaxation sonore, on va dire. C'est le cas de Twenty feet Radio, et des artistes aussi, qui ont composé même des sons patriotiques pour l'armée. Donc des labels jusqu'aux radios, jusqu'aux clubs, aux artistes, tout le monde dans la scène électronique s'est posé la question de quelle pouvait être leur utilité dans ce contexte.
Le soutien à la scène ukrainienne depuis deux ans et 1/2, il se joue à plusieurs niveaux. Il y a à la fois ce besoin de visibiliser la scène ukrainienne et continuer de sensibiliser sur cette question là, à la fois en invitant des artistes à jouer sur nos scènes pendant nuits sonores, pendant des événements qui peuvent avoir lieu ici au sucre, pour mettre en avant ces artistes, et ne pas oublier la scène ukrainienne, qui par ailleurs est une scène musicale excellente, et un besoin aussi de faire la même chose, mais sur des scènes de conférences, de table ronde, pour donner la parole à des acteurs et des actrices de la scène électronique et de la scène culturelle indépendante ukrainienne. Et donc le soutien il s'opère également à cet endroit là, à l'endroit des réseaux européens, de créer du lien entre des structures culturelles indépendantes ukrainiennes et des structures culturelles indépendantes européennes. Il y a de multiples projets qui se développent, et l'idée c'est de continuer à créer des liens avec ces structures pour les aider à notre modeste échelle, voilà, à faire face à cette guerre.
Il y a eu un coup de projecteur assez important sur la scène électronique de Kyiv et la scène culturelle indépendante de manière plus globale. Il faut qu'on regarde aussi ce qui se passe ailleurs dans le pays, au delà de Kyiv, parce qu'il y a aussi des initiatives très, très intéressantes et très riches ailleurs. Il y a des projets qui vont par exemple faire de la reconstruction de zones dévastées par la guerre, qui le font à coup de musique électronique par exemple. Ça c'est des projets qui sont, qui sont intéressants. Et ça, ça se passe en dehors de Kiev. Donc il faut qu'on soit attentif, en tant que structure culturelle européenne, à ce qui se passe en dehors de grandes villes.
[00:08:05] Speaker D: I'm Andr Kostikov Kif born Andreika producteur et dj ukrainien de musique électronique so my main mission. Today, I will share my experience. And as a corrupt of motion promo group, it's the main thing. Yeah, and also dj performance.
Yeah, i'm just doing what I love to do. And like, music for me is a tool that i'm using as a language to speak about and about the main things that i understand clearly, that i want to speak.
I was living in Kiev before the war, Ÿousand, and to be honest in my niche. The music was not so interesting as it is right now. Because since the war begins, a lot of established dj's and producers moved to Europe and outsiders take the scene and Zweitausendein. The range of the music became to be much more interesting. So before the war, in the clubs i was playing only like techno and electro, and that's all. And if you are more into, like me, like left field ambient music, you will be in pretty much hard situation with it, because you'll be like in a small community.
But yes, one of the best things that war bring to the ukrainian scene.
It seems to be more interesting for now. I'm working on an ambient listening music album. It will be audiovisual, also program about ecological problems in Ukraine, and especially with my music and this listening music that i'm producing, because i'm also producing like music for clubs. It's a little bit different story, but with listening music, it's all the time it sounds organic, with field recordings. So it's like in phase that the main key of.
[00:10:57] Speaker B: Une des spécificités de la scène électronique ukrainienne, c'est, en termes d'esthétique, c'est difficile de l'enfermer dans une seule catégorie, parce que que ce soit en musique ambiante, en musique expérimentale ou en techno, il y a des projet très riche. Mais ce qui me marque peut être c'est le fait que beaucoup de structures culturelles indépendantes qui évoluent dans la scène électronique mélangent un peu, un peu tout ça. Il y a un mélange qui est assez intéressant, et aussi une volonté, et ça c'est peut être au delà de l'esthétique, c'est la volonté de la scène électronique de Kyiv de se connecter avec la scène internationale. Et donc ça se manifeste avec des compilations où il y a à la fois des artistes d'Ukraine et des artistes ÿousand très connus à l'international de Berlin ou autre. Et après sur l'évolution de la musique, il y avait ce mouvement un peu autour de la musique un peu patriotique de composition de son pour l'armée, justement pour encourager les soldats au front. Et puis. Et puis certains projets de musique assez méditative, assez de musique ambiante, comme le faisait 20 Feet radio avec son programme Grains of peace, où il récoltait des musiques d'artistes pas seulement ukrainiens, mais du monde entier, entier, pour diffuser à leur audience des musiques assez apaisantes qui peuvent aider à évoluer dans ce contexte de guerre.
[00:12:30] Speaker C: Living in europe and then you are coming to Ukraine, whereas the mood is quite intense, but people still try to try to do something nice, sometimes try to escape. But mostly, I think there are a lot of things going on, because people want to stay close to each other and be together in these hard times. That's why everybody is together in this and try to participate and try to meet new people all the time. And i think that's what is doing this community so strong and big, because we are alone zweitausendein.